Agir et penser comment tout le monde n’est jamais une recommandation; ce n’est pas toujours une excuse. A chaque époque, il est des gens qui ne pensent pas comme tout le monde, c’est-à-dire qui ne pensent pas comme ceux qui ne pensent pas. Marguerite Yourcenar

dimanche 25 novembre 2012

Only Lyon

J'ai eu la chance il y a une semaine de passer quelques jours à Lyon. Pour l'amoureux que je suis des "cités", Lyon a tout pour plaire, dont son Musée des Beaux-Arts. De l'Antiquité aux objets d'arts, en passant par les arts graphiques, le Musée possède une très belle collection de peintures.

La vieillesse y est bien représentée. Voici mes coups de coeur :

Les deux toiles Salomon recevant la Reine Saba et Salomon adorant les idoles par Jacques Stella. Le premier propose un jeune roi Salomon, érudit, sage et vertueux, recevant la Reine Saba. Le roi est un personnage posé et équilibré.

Le second, illustre un vieux roi Salomon en pleine déchéance.



"Le Livre des Rois de l'Ancien Testament relate que dans sa vieillesse, le roi d'Israël Salomon se détourna du Dieu unique des Hébreux et, sous l'influence des femmes de son harem, adora différents dieux d'Orient (1Rs 11, 7-8). Dans un temple dont la rigoureuse architecture antique est ornée de motifs évoquant l'art égyptien, femmes et enfants se livrent à une joyeuse danse au son du sistre , du cor et du tambourin. Salomon à genoux prie un dieu à tête bovine qui trône sous un dais, entouré de vases précieux"[1]

La vieillesse est laissée pour compte. Rien de vertueux, rien de sagesse : seulement le vice et l'enchantement.

Autre coup de coeur : Le déluge de Joseph-Désiré Court.



Malgré que la mère et l'enfant semblent, selon certains, en sécurité, je suis toujours étonné de voir cet élan pour le vieillard en détresse. Il y a une vive tension entre la sagesse et l'ordre du passé (la barbe et la tunique rouge du vieillard) et les espoirs de demain (la femme s'accrochant à l'avenir représenté par le fils).

Enfin, une toile plus que renommée, La folle de Théodore Géricault.

 

Malgré que le sujet s'adresse à la folie, on ne peut pas échapper du regard les traits de la vieillesse : cheveux blancs et rides. Mais l'intensité du regard défi le temps! Le sujet est vraiment audacieux pour cette époque, 1819-1822, voire encore aujourd'hui. Un pareil sujet déplace beaucoup d'émotion sur la condition humaine.

Bref, Lyon, outre ses Bouchons et la Brasserie Georges (et tant d'autres!), a un sacré "beau" Musée des Beaux-Arts!

[1] http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/collections-musee/peintures/oeuvres-peintures/xviie_siecle/stella_salomon