Malgré que plusieurs de ses œuvres intéressent "l'art de la vieillesse", je consacre mes propos sur Les trois âges de la femme et la mort (1510) et Les trois âges de l'homme (1539). La raison: elles sont provocantes... Pour aujourd'hui, néanmoins, l'emphase est mise sur Les trois âges de la femme et la mort.

L'oeuvre est énigmatique. Quatre figures composent la peinture: l'enfant, la jeune femme, la vieille, la et mort. Quatre figures qui représentent les trois âges de la vie. Les chiffres trois et quatre ne sont pas anodins. D'une part, le chiffre quatre a un bagage symbolique important. Ainsi, il y a quatre points cardinaux, il y a quatre éléments et humeurs chez Aristote, il y a quatre périodes dans la journée (matin, après-midi, soir, nuit), il y a quatre saisons, etc. Le chiffre trois, quant à lui, renvoie à la Sainte Trinité (Père, Fils, Saint-Esprit), au syllogisme grec (thèse, antithèse, synthèse). La peinture n'est pas équilibrée, en ce sens que la mort se retrouve seule dans la partie droite, tandis que les trois autres figures se concentrent à gauche. Baldung jouit d'une sensibilité à travers son œuvre, étant donné que les âges de la vie et la mort ont tous un lien les uns avec les autres. Cette sensibilité est réussie à partir du drap qui relie l'enfant, la jeune fille et la mort. En ce qui concerne la vieille, elle entre en relation avec la jeune fille et la mort par l'audace de ses gestes. Voyons de plus près chacune de ces figures.
Dans l

La deuxième figure, la jeune femme. Élément central de la peinture, elle détonne complètement par sa blancheur et sa finesse. Son regard est porté vers elle, c'est-à-dire à travers son reflet dans le miroir. Une particularité de l'œuvre qui accentue l'importance de la jeune femme: les autres figures portent toutes un certain regard sur elle. Une question se pose: qui est cette jeune femme? Que représente-t-elle? La réponse n'est pas donnée... On ne peut qu'émettre des interprétations. Certains vont dirent qu'elle représente Aphrodite, la déesse de l'amour. Par contre, il est difficile d'expliquer pourquoi la mort tient un sablier (symbole du temps qui s'écoule) au dessus de sa tête. Si la jeune femme est bel et bien une déesse, pourquoi se préoccuper du temps? D'autres auteurs vont attribuer à la jeune fille l'allégorie de la vanité étant donné qu'elle semble absorbée dans la propre réflexion de sa beauté...
La vieille est rela

La dernière figure, et non la moindre, c'est la mort. Cette figure funèbre prédomine aussi la peinture. C'est dans la rencontre avec la jeune femme que la mort fait violence. Par sa laideur, par son aspect macabre et funeste, la mort oblige à repenser chacun des âges de la vie. Ainsi, par son arrogance et son insubordination, l'enfance semble se moquer de la mort par le jeu. La jeune femme ne se préoccupe guère de la mort, étant absorbée par la beauté de son âge. La vieille, quant à elle, étant au crépuscule de sa vie semble se révolter face à la mort. Elle n'accepte pas l'inévitable: Lasciate ogni speranza, ou abandoner tout espoir. À la fin, il y aura la mort...
Et voilà pour cette fois. Les trois âges de la femme et la mort de Hans Baldung constitue une œuvre classique dans l'interprétation du vieillissement et de la vieillesse. La prochaine fois je revisiterai Les trois âges de l'homme...
Source: http://www.all-art.org/history230-14-2.html
Je pense que La jeune femme se regarde elle à travers le miroir pour détonner avec l'attitude de la vieille dame, qui elle s'inquiète du sablier - du temps qui s'écoule. La jeune, en revanche ne se soucie que de la jeunesse, sans prendre garde à son l'éphémérité.
RépondreSupprimerLe regard de la vieille femme traduit sa peur, la mort qu'elle redoute et sent proche
La mort semble plus intéressée par la jeune femme. Elle tend le sablier au dessus d'elle, et non au dessus de la vieille dame, comme ce devrait être. C'est son insouciance qui l'attire.
La jeune femme se regarde dans le miroir, qui est un "miroir de sorcière". Elle ne se soucie pas du tout des autres, elle ne les voit pas, contemple sa propre beauté. Elle est la seule à ne pas voir la mort qui arrive derrière elle.
SupprimerLe sablier à moitié écoulé laisse entendre qu'elle a encore du temps devant elle : Baldung laisse ainsi voir le concept de la mort prématurée.
Quant à la vielle femme, elle ne cherche pas à protéger la jeune : son attitude, en éloignant la mort, n'est pas une attitude protectrice mais belliqueuse. En effet, elle veut combattre la mort pour pouvoir avoir l'opportunité d'être le destin de la jeune femme. Ainsi, la jeune femme est l'objet de deux destins : soit la mort prématurée, soit la vieillesse.
Voir Jean Wirth, La Jeune fille et la mort : recherches sur les thèmes macabres dans l'art germanique de la Renaissance, 1979
Bonjour, je dois faire un oral sur cette oeuvre mais je ne trouve les dimensions nul part. Pouvez vous me les donner. Merci d'avance.
RépondreSupprimerSur bois (tilleul), H. 0,480 ; L. 0,325.
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